الأربعاء، 20 أغسطس 2008

Constantin Melnikov à Paris





Vous savez que mon goût est orienté entre autres vers les architectures brutalistes et disons de la seconde moitié de notre XXème siècle. Mais quand il vous arrive deux belles cartes postales d'architecture de l'avant-garde soviétique on ne doit pas résister.
Voici donc :
une carte postale éditée par A.N. Paris qui nous présente l'Exposition des Arts Décoratifs, le pavillon des Républiques Soviétiques. Pas de nom d'architecte ni de date mais une superbe image. Les travaux ne sont pas terminés et des messieurs regardent le photographe de la carte postale. Qui sont-ils ? l'architecte Melnikov ? J'aimerais bien je l'avoue mais il doit plus sûrement s'agir des constructeurs ou des entrepreneurs. Mais les grands chapeaux, les casquettes généreuses et les imperméables donnent à tout cela une belle ambiance. On regardera aussi les échelles encore sur le signal.
L'autre carte postale est une édition S.P n°60. Un peu plus d'informations ici. Nous avons la date, 1925, le nom de l'architecte orthographié avec deux F et c'est l'U.R.S.S qui est aussi nommée. On admirera l'escalier en oblique avec son toit constructiviste en diable donnant tant de dynamisme à l'ensemble. C'est somptueux, fragmenté, dessiné et complexe. C'est l'oblique qui domine et cela grâce aussi au point de vue qui rend tout pointu et fuyant. J'aime ça.
Voici des extraits du texte qui est consacré à cette construction dans l'excellent ouvrage "Ville et révolution, architecture et urbanisme soviétiques des années 20" par Anatole Kopp aux éditions Anthropos 1967 :
Tout est neuf dans le pavillon de Melnikov. La conception même qui n'est pas destinée à présenter des marchandises encore inexistantes, qu'à présenter la révolution elle-même ; on peut presque dire, à la faire sentir. La technique adoptée (en collaboration avec l'ingénieur Gladkov) utilise le bois à l'extrême limite de ses possibilités de l'époque et affirme le matériau au lieu de le camoufler sous le plâtre et le staff comme dans tous les autres pavillons de l'exposition. Le dynnamisme des formes suggère d'une manière frappante l'élan révolutionnaire, leur simplicité est suggestive de l'austérité de L'U.R.S.S sans pour autant exprimer la pauvreté.
On trouve dans ce pavillon cette interpénétration des espaces intérieurs et extérieurs qui marquera tout le courant de l'architecture moderne et qui, chez Melnikov est obtenue par le passage oblique de l'escalier à travers le pavillon ; on y trouve de grands pans de verre d'une expression quasi industrielle, tout ce qui plus tard deviendra la recette de toute architecture d'exposition : la circulation obligée suivant un itinéraire qui correspond aux thèmes illustrés à l'intérieur, les graphismes et les photomontages dus à Rotchenko, les textes explicatifs écrits par Maïakovski, etc.
J'ajoute des images tirées de cet ouvrage et un lien superbe sur you tube.
http://fr.youtube.com/watch?v=AeMHI7CJkXM

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