Cartorama est un lecteur de ce blog qui s'interroge à juste titre de l'absence de cartes postales de la Costa Brava et de Benidorm en particulier.
C'est un signe.
J'avoue que je vois souvent dans les boîtes à chaussures ce genre de cartes postales mais que je ne juge pas souvent qu'elles ont un intérêt particulier pour moi. Benidorm est l'exemple type (à ce titre c'est intéressant) du bétonnage des côtes, bousculade de tours et de barres de promoteurs ne cherchant qu'à offrir le maximum de vues sur mer et de balcons au soleil en grimpant un peu plus haut que le voisin, le tout dans une absence totale d'urbanisme et d'idée architecturale.
Mais certainement que je me trompe.
Vous connaissez mon goût pour un certain type de radicalité mais celle-ci est souvent l'œuvre d'une pensée qui parvient sans compromission à atteindre le stade de la construction. Cette radicalité produit des formes et ces formes parfois échouent dans des copies, styles, façades qui malheureusement ne sont pas aussi puissamment armées conceptuellement.
L'architecte qui a le plus, je crois, poussé la réflexion sur l'architecture des loisirs est Monsieur Georges Candilis dont les formes architecturales sont produites par une profonde réflexion sur les notions d'utilisation, de rationalisation de la construction, d'une égalité et d'un humanisme total. Sans oublier la Grande Motte de Monsieur Balladur ou le magnifique plan d'urbanisme de Royan.
Mais j'ai cherché dans mes classeurs et je vous propose trois cartes postales d'Espagne.
Je commence avec une vue de El Perello (Valencia) et un ensemble de trois tours sur dalle. J'aime les dalles. Celle-ci est réellement pratiquée par les piétons et sur une vue satellitaire on aperçoit la piscine derrière les immeubles ainsi qu'une large ouverture circulaire dans la dalle formant jardin. J'imagine que sous cette dalle se situe un centre commercial et de services mais que cache cette construction en pointe au bout de la dalle ? Je ne sais pas pourquoi mais je parierais pour une église. L'ensemble est assez bien dessiné, les immeubles en décrochement offrent un dynamisme relatif et l'espace entre eux réserve, je pense, pour les habitants, des vues bien dégagées sur la mer toute proche et sur les rizières derrière. Mais que fait-on sur cette dalle surchauffée l'été ? Cet espace est-il praticable et pratiqué ? On aperçoit quelques piétons qui doivent aller à la piscine par cet énorme balcon.
Nous voici maintenant à Platja d'Aro (Costa Brava). Cette carte postale est normalement rangée dans les cartes postales situées car Jean-Claude a marqué d'une croix son logement sur le grand immeuble gris à droite au douzième étage ! Il a l'air content !
Mais je m'intéresse plus au petit ensemble immobilier blanc tout en courbe. On admirera (c'est beaucoup) les cubes à l'extrême pointe, juste au-dessus de Beach Palace !
J'aime assez ce petit ensemble, la vue satellitaire nous informe qu'il est composé de trois petits immeubles devant une barre toute découpée. Mais l'ensemble vit à l'ombre de ces barres grises menaçantes...
Finissons avec une tour qui tente quelque chose, pas grand chose en vérité, à peine un dessin original des balcons...
Nous sommes à Playa de San Juan (Alicante). Pas grand-chose à en dire sinon ça. Faire ondoyer des balcons n'a jamais permis d'inventer ni de résoudre les questions de la surpopulation estivale. Par contre cela permet de camoufler cet échec en une esthétique clinquante qui charme les investisseurs.
Si vous voulez voir la belle et riche collection de cartes postales de Cartorama, allez là c'est saisissant et je suis jaloux parfois :
http://www.flickr.com/photos/cartorama
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